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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/199

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raison, mon neveu, ainsi l’avais-je pensé ; car je ne m’en rapporterais à personne qu’à moi ; alors il se mit à table, fit asseoir Maugis auprès de lui et le servit lui-même. Pendant le souper, le roi n’osait ni boire ni manger, tant il craignait les enchantemens de Maugis : celui-ci mangea bien, car il en avait besoin. Quand Olivier vit cela, il commença à rire et poussa Roland en lui disant : Avez-vous vu comme le roi n’osait manger, par crainte que Maugis ne l’enchantât ? Sûrement, dit Roland, il est bien vrai. Après souper, Charlemagne appela son sénéchal et lui dit : Je vous prie de me faire apporter cent torches et qu’elles soient ardentes toute la nuit. Vous serez obéi. Quand le roi eut donné tous ses ordres, il s’en retourna auprès de Roland et lui dit : Neveu, je vous prie vous, Olivier et les douze Pairs de France, de veiller avec moi ce larron de Maugis ; vous ferez armer cent bons chevaliers, qui veilleront avec nous, et faites jouer aux tables, aux échecs et à d’autres jeux, afin que l’on ne s’endorme point ; vous ferez monter la garde à mille chevaliers, afin que s’il nous échappait, ils le retiennent. Quand il eut parlé, il se mit sur son lit ; il fit asseoir près de lui, d’un côté Maugis et de l’autre Roland, Olivier et les douze Pairs de France. Sire, dit Maugis, où dois-je reposer ? Comment, dit le roi, voulez-vous dormir ? Oui, Sire, dit Maugis, s’il vous plaît. Par ma foi, dit le Roi, vous aurez mauvais repos et ne dormirez de votre vie, car vous serez pendu demain au point du jour. Sire, dit Maugis, vous avez tort, je vous ai donne des otages, n’est-ce