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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/200

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pas pour si peu que j’ai à vivre, que je fasse mes volontés, laissez-moi donc reposer, ou acquittez mes otages. Larron, dit le roi, cela ne sert de rien, car je veux que tes otages soient libres, tu n’es pas encore hors de mes mains. Charlemagne fit apporter de gros fers et les lui fit mettre aux pieds avec une longue chaîne autour des reins attachée à un pilier ; puis lui fit mettre un collier de fer au cou, dont il garda la clef. Quand il fut ainsi attaché, il lui dit : Maugis, vous ne m’échapperez pas maintenant. Sire, vous vous moquez de moi ; je vous dis devant les douze Pairs de France, que je verrai Montauban avant qu’il soit demain matin. Quand le roi entendit ce que Maugis lui avait dit, il devint furieux, se redressa, mit l’épée à la main et vint contre lui pour lui trancher la tête. Roland voyant cela, s’avança et dit au roi : Sire, arrêtez, je vous prie, car si vous alliez le tuer, nous en serions diffamés pour toujours ; vous ne devez pas prendre garde à ce qu’il dit, car il parle en homme désespéré : d’ailleurs, comment pourrait-il arriver qu’il vous échappât comme vous le tenez, car il est bien pris ? Neveu, dit le roi, je ne sais comment, mais c’est qu’il s’est tant moqué de moi que je m’en défie. Laissons-le en paix jusqu’à demain matin qu’il sera pendu. Maugis sentant qu’il avait envie de dormir, commença à faire son charme et il les endormit profondément. Le roi lui-même s’endormit si fort, qu’il tomba à la renverse sur son lit. Quand Maugis vit que le roi et les douze Pairs de France étaient tous bien endormis, il fit un autre charme qui était d’une si grande vertu, que