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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/201

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les fers qu’il avait aux pieds, le collier et la chaîne de fer, tout tomba par terre ; puis il se leva et voyant Charlemagne qui dormait fort bien la tête de travers, prit un oreiller, lui redressa la tête, lui déceignit ensuite Joyeuse, sa bonne épée, et la mit à sa ceinture ; de là il alla vers Roland auquel il ôta Durandal sa bonne épée, ensuite à Olivier Haute-Claire, après à Oger, puis s’en vint au coffre où la couronne et le trésor étaient, et prit tout. Quand il eut fait tout cela, il prit une herbe et frotta le nez et la barbe du roi et le décharma, puis le poussa du doigt et lui dit : Sire, je vous ai dit hier que je ne m’en irais pas sans vous parler. Quand il eut dit cela, il sortit de la tente du roi et se mit en chemin pour aller à Montauban. Quand le roi entendit ce que Maugis lui avait dit, il se leva dans une grande fureur, s’en vint vers ses Pairs et il ne put les éveiller ; voyant cela, il alla chercher une herbe qu’il avait apportée d’outre mer, en prit et en frotta le nez, la bouche et les yeux de Roland et de tous les autres Pairs de France ; et incontinent ils s’éveillèrent, se levèrent et se regardèrent tous fort étonnés. Le premier qui commença à parler fut le duc Naimes, qui dit au roi : Où est Maugis ? Par ma foi, dit le roi, vous me le rendrez, car c’est vous qui lui avez facilité son évasion ; si vous l’eussiez pendu hier, j’aurais été délivré de lui. Roland, dit Oger, le vites-vous en aller ? Non, par Saint-Denis, dit Roland. Je l’ai vu en aller, dit le roi. Sire, dit Roland, vous deviez donc le lui dire, car il ne s’en serait pas allé. Il regarda aussitôt à son côté et ne vit point Du-