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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/220

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qui dort ; et d’autre part, s’il plaît à Dieu, avant que nous sortions d’ici, nous mettrons tout à bonne paix. Naimes dit : Seigneurs, nous avons grand tort de nous chagriner, car toute notre tristesse ne peut nous apporter aucun bénéfice, et je vous prie en conséquence de vous apaiser, et commençons à parler de votre paix qu’il faudra faire avec Charlemagne, afin de mettre fin à cette guerre qui dure depuis si long-temps. Mais je m’étonne comment nous pourrons lui parler sans avoir Maugis, car nous ne pouvons l’éveiller, et si Dieu n’y remédie, nous ne lui parlerons point. Comme les barons parlaient ensemble, l’enchantement se passa, mais ils ne firent pas attention que le roi était éveillé. Le roi se leva tout debout et commençant à regarder autour de lui, fut très surpris quand il reconnut qu’il était au château de Montauban entre les mains de Regnaut ; il en fut si fâché et devint si furieux, que tous ceux qui étaient là, crurent qu’il était devenu fou. Quand il fut bien éveillé, il reconnut bien ce qu’avait fait Maugis, et jura que tant qu’il vivrait, la paix ne se ferait tant qu’il serait dans Montauban, jusqu’à ce qu’on lui eût livré Maugis pour en faire à sa volonté. Richard lui dit : Comment diable, sire roi, pensez-vous parler ! vous savez que vous êtes notre prisonnier et vous nous menacez encore ; si ce n’était que j’ai promis que je ne vous ferais aucun mal, je vous trancherais la tête. Regnaut dit : Laissons dire au roi ce qu’il lui plaît ; demandons-lui grâce et prions-le qu’il apaise son courroux, car la guerre n’a que trop long-temps duré. Regnaut par sa sa-