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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/221

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gesse napaisa ainsi ses frères, puis leur dit : Vous viendrez, s’il vous plaît, avec moi demander la paix à notre seigneur Charlemagne : Regnaut, dit Allard, nous ferons ce qu’il vous plaira. Naimes dit : C’est agir avec prudence, et tout réussira en agissant ainsi. Regnaut et ses frères, Roland, Olivier, Oger, le duc Naimes, l’archevêque Turpin, tous s’enorgueillirent semblablement. Regnaut dit à Charlemagne : Grand monarque, au nom de Dieu, ayez pitié de nous, car mes frères et moi nous nous rendrons à vous pour vous servir, moyennant nos vies sauvées, et nous ferons tout ce qu’il vous plaira nous ordonner ; qu’il vous plaise faire la paix avec nous ; et s’il ne vous plaît pas me pardonner, je vous prie en grâce de par donner à mes frères, de leur rendre leur héritage, et je vous donnerai Montauban et Bayard. Charlemagne dit : Quand tout le monde m’en parlerait, je n’en ferais rien, si je n’ai Maugis pour le faire mourir. Hélas ! dit Regnaut, je me laisserais plutôt pendre que de consentir à la mort de mon cousin Maugis ; il ne nous a jamais desservis, au contraire, il mérite plutôt d’être notre maître. Regnaut, dit le roi, ne croyez pas que malgré que je sois votre prisonnier, je fasse aucune chose contre ma volonté. Sire, je veux m’humilier devant vous, j’aime mieux que vous soyez en tort que nous. Dites-moi, je vous prie, comment vous rendrais-je Maugis, notre vie, notre secours et notre espoir en tous lieux ? Ainsi, sire, je vous dis que, si vous aviez mes frères dans vos prisons et que vous les voulussiez faire pendre, quand je tiendrais Maugis