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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/222

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et qu’il serait en mon pouvoir ; je ne le donnerais pas pour racheter mes frères ; et je vous dis que je ne sais où il est allé. Ah ! dit le roi, que Dieu le maudisse, car je suis sûr qu’il est ici. Non, lui dit Regnaut, ma foi. Alors Regnaut se retourna devers Roland et les autres barons et leur dit : Seigneurs, pour l’amour de Dieu, priez le roi qu’il veuille prendre pitié de mes frères et de moi, afin que nous puissions aller en France. Le duc Naimes qui était alors à genoux, ayant entendu ce que Regnaut avait dit, dit au roi : Sire, il me semble que vous pourriez accepter l’offre que Regnaut vous fait, avant qu’il en arrive un plus grand mal. car tous ceux de votre cour en seront bien contens. Charlemagne jura par Saint-Denis qu’il n’en serait rien, s’il n’avait Maugis pour en faire à sa volonté. Quand Regnaut entendit ces paroles, il se releva aussitôt indigné, ses frères et les barons se releverent aussi. Alors Regnaut dit : Sire, Roland et vous, barons de France, je veux bien que le roi soit instruit de ma volonté ; et je la lui dirai devant vous. Sachez, puisque je ne puis trouver grâce au près de lui, je vous prie de ne pas me blâmer dorénavant si je demande mon droit, car je l’ai prié de toute manière comme un loyal chevalier doit faire ; ensuite il se tourna du côté du roi et lui dit : Vous pourrez partir quand bon vous semblera, car je vous promets ne vous faire aucun mal, parce que vous êtes mon souverain seigneur ; quand il plaira à Dieu, nous aurons la paix avec vous. Tous les barons s’étonnèrent de la grande franchise de Regnaut. Le duc Naimes dit alors : Dieu ! vous avez entendu la