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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/223

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grande humilité de notre chevalier Regnaut ! Richard dit à Regnaut : Frère, que voulez-vous faire ? nous tenons ce méchant roi en notre puissance, et sa vie est en nos mains, il a un si grand orgueil, qu’il ne veut rien faire de ce qu’on lui conseille et il nous menace encore fort ; si vous voulez qu’il s’en retourne, nous en souffrirons ; car enfin s’il nous tenait, comme nous le tenons, tout l’or du monde ne suffirait pas pour empêcher qu’il ne nous fit périr honteusement. Je vous dis que vous faites une grande folie de le laisser aller ; car si vous vouliez, vous pourriez maintenant avoir la paix. Il semble que vous ne cherchez que notre mort. Quand Regnaut eut entendu ce qu’avait dit son frère, il lui dit tout irrité : Tais-toi, mauvais garçon, que Dieu te punisse ! car il s’en ira malgré vous ; et la paix que vous désirez, ne sera faite que quand il plaira à Dieu. Il appela alors un des gentilshommes et lui dit : Partez incontinent et faites amener mon bon cheval Bayard, car je veux que mon souverain seigneur s’en aille dessus jusqu’à son armée. Richard ayant entendu cela, s’en alla très-irrité. Cependant le gentilhomme amena Bayard, et Regnaut le présenta à Charlemagne et lui dit : Sire, vous pouvez vous en aller quand il vous plaira. Alors le roi monta sur Bayard et sortit de Montauban pour retourner auprès de ses gens. Regnaut le conduisit jusqu’à la porte de la ville. Quand les Français virent le roi revenir, ils furent tous bien contens et lui dirent : Comment avez-vous fait pour vous en aller, et leur avez-vous accordé la paix ? Seigneurs, dit Charlemagne, assez bien, Dieu