Aller au contenu

Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

merci ; mais je n’ai pas voulu faire la paix, et tant que je vivrai, elle ne le fera pas. Sire, demanda un de ses barons, comment Bayard vous a-t-il été délivré ? Ma foi, Regnaut me l’a livré à ma volonté, malgré ses autres frères. Sire, lui dirent les barons, n’avez-vous pas vu Roland, Olivier, le duc Naimes, Oger, l’archevêque Turpin et Eston ? Oui, sûrement, mais ils m’ont tous abandonné par amitié pour Regnaut, et si je puis les tenir, je leur montrerai qu’ils ont mal fait. 11 fit ramener Bayard à Regnaut, qui le voyant ramené, dit à Roland et à ceux qui l’accompagnaient : Seigneurs, je vois que vous êtes dans les mauvaises grâces du roi par amitié pour moi, ainsi, seigneur, je vous tiens quitte de toutes les querelles que je pourrais avoir sur vous ; vous pouvez vous en aller quand il vous plaira.

Alors les barons s’en retournèrent à l’armée du roi et lui dirent : Sire, nous venons vous demander grâce, vous priant de vouloir apaiser votre colère contre nous ; puisque la paix ne vous est pas agréable, nous avons abandonné Regnaut et ses frères, et ils ne seront jamais secourus par nous tant que nous vivrons. Seigneurs, je vous pardonne et vous prie d’une chose, c’est que nous allions attaquer Montauban, tant de jour que de nuit, car je sus assuré qu’ils n’ont guère de vivres et qu’ils seront bientôt affamés. Et ce qui est pire, ils ont perdu le traître Maugis qui faisait lui seul toute leur espérance ; ainsi je suis décidé à ne jamais lever le siège que je ne les aie à ma volonté. Alors le duc Naimes se leva et lui dit : Sire, vous dites que ceux, de Montauban