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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/229

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ses enfans, car il les avait sommés comme il a été dit ; et ayant entendu les menaces que le roi faisait à ses enfans, il en fut courroucé ; car il savait bien que si ses enfans mouraient, il n’aurait jamais joie ; quoiqu’il leur fit la guerre, il ne les aimait pas moins tendrement, parce qu’un bon sang ne peut se démentir : ainsi il ne put s’empêcher de dire au roi : Sire, je vous prie d’agir avec mes enfans selon la droiture, car je les aimerai toujours, ce sont mes enfans. Je ne veux rien entendre, dit le roi, car Regnaut a tué mon neveu que je chérissais. Il vit ensuite que les barons se parlaient les uns aux autres, il leur dit : Seigneurs, laissez-le murmurer, car je vous jure sur ma foi que je ne les quitterai pas pour un homme du monde, et ferai à ma volonté. C’est pourquoi je vous ordonne que chacun de vous fasse des engins pour abattre cette tour ainsi que le reste ; par ce moyen nous les rendrons tous bien étonnés : pour vous, mon cher neveu Roland, vous en ferez sept, Olivier six, le duc Naimes, l’archevêque Turpin et Oger, chacun quatre, et vous, duc Aymon, trois. Grand Dieu ! répondit le duc Aymon, comment pourrai-je faire cela ? Sire, vous savez que ce sont mes enfans et non des coquins ; ce sont de vaillans chevaliers, et je vous promets que si je les voyais périr j’en mourrais aussi de douleur. Quand le roi entendit ainsi parler le duc Aymon, il en fut courroucé et se mit à ronger un bâton qu’il tenait à la main, puis il dit : S’il y a quelqu’un qui ne fasse pas à ma volonté, je lui tranche la tête avec mon épée. Sire, dit le duc Naimes, ne vous irritez point, car ce que vous avez