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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/230

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commandé sera fait dès-à-présent. Alors les barons firent faire des engins comme le roi leur avait commandé ; ils furent promptement travaillés. C’étaient des engins pour jeter nombre de pierres ; on les éleva contre le château et ils l’endommagèrent considérablement. Il s’éleva un cri général dans tout le château et chacun allait se cacher où il pouvait. Ceux de Montauban soutinrent cette perplexité jusqu’à ce qu’ils n’eurent plus rien à manger. Regnaut, voyant une telle extrémité, dit : O Deu ! que pourrais-je faire ? je vois bien que nous ne pouvons plus résister, car je ne sais où prendre des vivres. Ah ! grand Dieu, où est Maugis ? que ne sait-il mon affaire ! Dame Claire, entendant Regnaut, lui dit : Mon cher ami, vous avez tort de vous alarmer, c’est le moyen de nous décourager tous ; et de plus il y a encore plus de cent chevaux ici ; je vous prie d’en faire tuer un et nous le mangerons ; puis elle tomba pâmée aux pieds de Regnaut en grande faiblesse. Regnaut la releva et la tint dans ses bras.

Quand elle fut revenue, elle dit en pleurant : Hélas ! Vierge Marie, le cœur me manque tant je sens de besoin. Mes chers enfans, je n’aurais jamais pensé que vous seriez morts de faim. Regnaut fit tuer un cheval, qu’il fit accommoder pour en donner à ses gens : tous les chevaux qui étaient dans Montauban furent mangés l’un après l’autre, excepté quatre, savoir : Bayard et les chevaux de ses trois frères. Quand il n’y eut plus rien à manger, Regnaut dit à ses frères : Que ferons-nous ? il n’y a plus rien à manger que nos quatre chevaux, faisons-en tuer,