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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/270

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gens sont en ce camp ? sont-ils chrétiens ou sarrasins ? Assurément, dit Maugis, je n’en sais rien ; je m’étonne qui se peut être. Comme ils disaient cela, il arriva un vieillard qui venait de l’armée. Regnaut lui dit : Chevalier, dites-moi, s’il vous plaît, quels gens ce sont qui campent devant la ville ? Pélerin, dit le vieillard, ce sont des chrétiens qui ont assiégé Jérusalem et ne la peuvent prendre. Dites-moi, dit Regnaut, qui est dans Jérusalem ? Sachez, dit le chevalier, que c’est l’amiral de Perse qui l’a prise par trahison. Comment l’a-t-il prise, dit Regnaut ? Vous devez savoir, dit le bonhomme, que l’amiral se vêtit en habit de pélerin, ainsi que beaucoup de ses gens ; ils entrèrent dans Jérusalem l’un après l’autre, et quand ils y furent, ils sonnèrent hautement, mirent l’épée à la main et combattirent rudement ; enfin ils se rendirent maîtres de la ville, avant que le roi Thomas et ses gens se fussent armés ; il s’est sauvé avec peu de ses gens qui lui sont restés. Le pays s’est aussitôt soulevé, de manière que les Persans sont assiégés dans la ville, et on espère avec l’aide de Dieu, qu’en fort peu de temps la ville sera prise. Or dites-moi, dit Regnaut, ceux de dedans la ville sortent-ils souvent sur les chrétiens ! Oui, dit le bonhomme, car ils sont en grand nombre, et ce qui nous détruit le plus, c’est que nos gens sont sans chef.

Quand Regnaut entendit ces paroles, il se mit à sourire et dit : Nous y allons pour voir ce qu’il en arrivera. Ils allèrent dans l’armée ; chacun regardait Regnaut qui était un si beau pélerin, il regardait de côté et d’autre, ne sachant où se mettre ; il