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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/292

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venus ; comment se porte votre père ? Sire, répondirent-ils, il se porte bien, Dieu merci ; il se recommande bien à vous et qu’il vous plaise de lui faire savoir de vos nouvelles. Nous l’avons laisse à Montauban, mais il vieillit beaucoup. Ainsi va le monde, mes enfans, répondit le roi, chacun doit passer. Charlemagne voyant donc devant lui les enfans de Regnaut fut joyeux et dit à ses barons : Seigneurs, si ces enfans voulaient renier leur père, ils auraient grand tort, car il est impossible de se mieux ressembler ; je pense qu’ils seront un jour de vaillans chevaliers. Il se tourna ensuite vers eux et leur dit : Beaux enfans, vous serez chevaliers quand vous voudrez par attachement pour votre père ; mes amis, je vous donnerai même plus de pays que n’en a votre père. Je recevrai aussi avec vous cent autres chevaliers, car vous êtes nés d’une famille qu’on doit honorer et chérir. Lorsque le duc Naimes, Roland, Olivier et les autres pairs de France les virent, ils furent contens ; chacun d’eux les embrassa ; puis ils s’informèrent comment se portaient Regnaut et ses frères. Seigneurs, dirent les enfans de Regnaut, qui êtes-vous qui montrez une si grande joie de notre arrivée ? Enfans, dit le duc Naimes, nous sommes vos parens de bien près ; alors il leur dit le nom de tous. Quand les enfans surent qui ils étaient, ils s’inclinèrent devant eux et leur dirent : Seigneurs, notre père vous salue et vous prie que vous nous recommandiez comme vos parens. Les barons entendant ces enfans parler ainsi, furent contens de les voir ; mais les deux fils de Foulques de Morillon en étaient bien fâchés. Quand le roi vit qu’ils