Aller au contenu

Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se comportaient si bien, il les aima et commanda qu’ils fussent servis au repas comme ils le méritaient. Les deux fils de Foulques voyant que le roi les aimait tant, en devinrent extrêmement jaloux et jurèrent qu’ils les feraient mourir avant de sortir de la cour. Il arriva que le roi était à Paris et voulait tenir cour plénière ; Aymonet et Yonnet y étaient avec tous les barons de la ville. Pendant ce temps il arriva un chevalier d’Allemagne qui présenta au roi un beau couteau à la mode du pays. Alors Charlemagne appela Yonnet et lui en fit présent par amitié. Yonnet ayant reçu ce beau présent de la main du roi, retourna à sa place, et, sans le vouloir, il heurta contre Constant, un des fils de Foulques, lequel en eut dépit et dit : Qu’est-ce que ceci ? Faut-il faire une si grande bombance pour deux traîtres qui ne valent pas une pomme pourrie ! il dit encore plusieurs injures à Yonnet qu’il ne convenait nullement de dire. Yonnet s’étant entendu appeler traître, devint furieux ; il vint contre Constant et lui dit : Vous avez appris un très-mauvais métier, qui est de médire ; car j’ai entendu que vous avez traité mon frère ou moi de traître. Charlemagne sait bien comme mon père a tué le vôtre, comme traître extrait de famille traitre ; mais mon père et mes oncles ne sont pas ainsi. Mon père a tué le vôtre, mais ce fut à son corps défendant et comme un brave chevalier tel qu’il est. Et si vous êtes assez hardi d’oser dire que ce fut par trahison, voici mon gage dès-à-présent ; car vous en avez menti faussement, sauf l’honneur du roi et de la compagnie. Charlemagne voyant que les barons ne