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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/294

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disaient rien du débat entre Yonnet et Constant, il en fut fâché ; il dit alors à Constant : Vous avez tort de dire que les pairs de France et moi savent bien que Regnaut a tué votre père par trahison ; taisez-vous, et n’en parlez jamais. Je vous commande que vous démentiez Yonnet de ce que vous avez dit, ou que vous sortiez de ma cour, car vous l’avez troublée, dont je suis mécontent. Quand Rohars eut entendu ce que le roi avait dit à Constant son frère, il se leva et dit : Sire, je suis prêt à prouver à Yonnet que son père a tué le mien par trahison, et voici mon gage. Rohars, dit Charlemagne, vous prenez un mauvais ton et vous vous en repentirez. Aymonet et Yonnet s’agenouillèrent devant le roi et lui dirent : Sire, acceptez le gage que Rohars a jeté ; nous vous promettons de soutenir la querelle : on ne leur a jamais fait de trahison. Mes enfans, dit le roi, je le prendrai, mais sur ma foi j’en suis fâché. Constant dit : Sire, nous voulons être deux contre deux, chacun le sien. Le roi ayant les gages de Constant et de Rohars, leur demanda caution. Alors s’avancèrent vers le roi le traître Ganelon, Béranger, Eston de Morillon, Pineple, GrifFon de Haute-Feuille, qui dirent : Sire, nous cautionnerons Constant et Rohars ; ils sont de noble famille, nous devons les soutenir. Seigneurs, dit le roi, je vous les donne en garde, et vous commande de les amener quand il sera temps. Aymonet et Yonnet s’avancèrent et dirent : Sire, voici nos gages comme nous voulons nous défendre et que notre père n’a pas tué Foulques de Morillon par trahison. Alors Roland, Olivier, le duc Naimes, Oger, Richard de