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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/295

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Normandie, et Eston fils d’Odon, dirent : Sire, nous serons cautions des fils de Regnaut, et vous les représenterons au jour de la bataille. Seigneurs, dit le roi, il me plaît bien ; ces enfans ne sont pas chevaliers, mais avec la grâce de Dieu, ils le seront demain. Nous manderons Regnaut pour voir la bataille de ses deux enfans. Quand ce vint environ l’heure des vêpres, Charlemagne appela son sénéchal et lui dit : Faites venir les deux enfans de Regnaut, car je veux que demain ils soient faits chevaliers. Tâchez qu’ils soient bien mis ; je veux le faire par amitié pour Regnaut.

Le sénéchal ayant amené Aymonet et Yonnet bien arrangés, avec tous les autres qui devaient être faits chevaliers, et qui avaient veillé dans l’église de Notre-Dame. Lorsqu’ils furent devant le roi, Aymonet et Yonnet s’avancèrent et demandèrent l’ordre de chevalerie ; ce que le roi accorda ainsi qu’aux autres par amitié pour eux, puis il fit grande fête ce jour-là. Quand la fête fut finie, le roi manda à Regnaut de venir à la cour en bonne compagnie ; que ses fils étaient appelés traîtres par les enfans de Foulques de Morillon, disant que leur père avait été tué indignement, et comme ses enfans avaient, tous deux jeté leurs gages, en disant qu’ils avaient menti comme des gens traîtres extraits d’une famille de traîtres. Quand Regnaut apprit ces nouvelles, il fut bien satisfait et envoya dire à ses frères de s’armer, et ils vinrent de suite à Montauban. Quand ils furent arrivés, Regnaut content leur dit l’affaire. Frère, dit Richard, ne craignez rien, cela ira autrement que vous ne pensez. Je suis d’avis