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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/296

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que nous allions à la cour, nous verrons pour lors tout ce qu’ils prétendent, et s’il y a du mépris en vers nos neveux, mais Dieu n’ait pitié de mon âme si je ne les tue, quoiqu’il en arrive. Quand ils furent arrivés, les douze pairs de France allèrent avec Aymonet et Yonnet au-devant de Regnaut et de ses frères en grande joie. Regnaut dit à ses enfans : On verra à cette heure si vous êtes de mon sang ou non ; car il faut que vous me vengiez de cette grande honte, que ces traîtres m’accusent à grand tort. Père, dirent les enfans, ne craignez rien, car si les traîtres étaient dix, encore ne dureraient-ils pas contre nous. Quand le roi sut l’arrivée de Regnaut si bien accompagné, il en fut fort joyeux, et lui manda qu’il vînt lui parler. Quand il le vit, il lui fit bon accueil ainsi qu’à ses frères. Quand Regnaut eut resté quelque temps, il prit congé du roi et s’en alla à son logis. Alors il appela ses enfans, et leur dit : Mes enfans, dites-moi comment s’est comporté le roi envers vous ? Père, sachez qu’il nous aime tous, et nous entretient honorablement ; il nous a faits chevaliers, et a toujours soutenu notre querelle contre les traîtres et contre tous les autres. Quand Regnaut et ses frères les entendirent ainsi parler, ils en furent contens, car ils craignaient qu’il n’en fût autrement. Regnaut dit ensuite : Je reconnaîtrai ce bienfait. Le lendemain Regnaut alla trouver le roi à son lever et le remercia de l’honneur qu’il avait fait à ses enfans. Le roi lui dit : Depuis que vous m’avez obéi et fait mon commandement, j’ai abandonné toute haine contre vous ; je veux que vous sachiez que je suis et serai toute