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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/297

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ma vie votre ami, et que je vous rendrai service. Quand Regnaut entendit le roi parler ainsi, il se jeta à ses pieds et le remercia humblement. Regnaut avait fait faire deux bons harnois d’épreuve pour ses deux enfans, et fait provision de deux bons chevaux de grands prix. Quand le jour du combat fut arrivé, les enfans de Foulques de Morillon vinrent se présenter devant le roi, préparés pour combattre. Le roi leur dit : Vous aviez mauvais conseil de faire un si fol appel ; je crois que vous vous en repentirez ; ce n’est pas la première que ceux que votre famille ont faite, aussi ne sera-ce pas la dernière. Quand Ganelon et ceux de sa famille entendirent ainsi parler le roi, ils en furent tant surpris, qu’ils ne surent que répondre. Constant dit au roi : Sire, nous vous prions de vouloir nous signifier l’endroit où nous devons combattre nos ennemis, et si nous combattrons deux contre deux, ou un contre un. Alors le duc Naimes se leva et dit : Sire, il me semble, puisque Constant appela Aymonet traître, sans nommer autre, et Rohars Yonnet, qu’ils doivent se battre deux à deux. Regnaut dit : Sire, le duc Naimes a fort bien parlé. Cela est vrai, dit le roi, mais je veux que la bataille se fasse à l’île Notre-Dame-sur-Seine. Le lendemain matin, Regnaut mena ses deux enfans avec lui. Les deux enfans de Foulques de Morillon s’en vinrent pareillement avec leurs parens et amis. Quand Regnaut et ses frères eurent mangé et fait bonne chère, il fit apporter les harnois ; alors les frères de Regnaut emmenèrent les deux enfans Aymonet et Yonnet, et leur montrèrent comment