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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/97

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m’avait frappé sans que je lui en eusse donné le sujet. Je vous jure, que si quelqu’un vient vous attaquer, je vous vengerai de tout mon pouvoir, et si vous avez quelque soupçon ne me le cachez point. Ami, dit le roi, je me suis fié à vous, ainsi je veux que vous soyez seigneur de tout mon pays. Regnaut remercia le roi de toutes ses bontés, et fit venir les meilleurs maçons et charpentiers du pays ; il leur donna son idée pour la distribution de la forteresse, et il leur recommanda de bâtir une grande tour. Quand le donjon fut fini, il fit enfermer la forteresse de murs d’une épaisseur considérable. Regnaut fut très-satisfait quand la forteresse fut finie. Le roi vint la voir, et Regnaut alla au-devant de lui, il le fit monter dans la tour, où il y avait une belle fontaine. Le roi, après avoir examiné tout cela, dit à Regnaut : ami, quel nom donnerez-vous à cette forteresse ? Il me semble qu’il faut lui en donner un beau ? Sire ; répondit Regnaut, vous voudrez bien lui en donner un. Je la nommerai donc Montauban. Le roi fit publier dans tout le pays que tous ceux qui voudraient venir habiter la forteresse de Montauban, seraient quittes de tous droits pendant dix ans. Quand les gens du pays apprirent la franchise, les chevaliers, gentilshommes, bourgeois et marchands y vinrent en si grand nombre, que la forteresse fut bientôt peuplée. Les barons furent bientôt jaloux de l’amitié que le roi Yon lui portait à cause de sa valeur ; ils dirent au roi : Sire, prenez garde à ce que vous allez faire, Montauban est bien fortifié, Regnaut est courageux et vous pourrez vous en repentir. Il est vrai, répondit le roi, mais Re-