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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/109

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Philosophiques.

même dans celles de Congreve. Pourvu qu’il y ait entre ses personnages quelque relation réelle ou autre, qu’ils soient unis par le sang, ou membre d’une même famille, le poëte se croit autorisé à leur ménager des scenes à part, où ils puissent montrer leur humeur, & déployer leur caractere, quand même ces scenes ne serviroient gueres à l’action principale. Les doubles intrigues de Terence sont des libertés de ce genre, quoique prises avec plus de sobriété. Cette conduite n’est pas tout-à-fait dans les regles ; mais elle n’est pas absolument contraire non plus à la nature de comique, où les mouvemens & les passions ne montent jamais jusqu’au sublime de la tragédie : outre que la fiction & le jeu de théâtre peuvent pallier ces licences jusqu’à un certain point. Dans le récit poétique au contaire, l’auteur est resstraint à un sujet unique par sa première proportion qui contient le plan de son ouvrage : & il ne sauroit faire des écarts de cette nature, sans qu’ils paroissent tout d’abord absurdes & monstrueux aussi, ni Bocace même, ni la Fontaine, ni aucun