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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/110

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Essais.

des auteurs qui ont écrit dans le genre plaisant, ne se les sont-ils permis.

Revenons à la comparaison de l’histoire avec la poésie épique, concluons des raisonnemens que nous avons faits, que toute production dans ces deux genres demande de l’unité ; mais que l’histoire en demande plus que toute autre. La liaison qu’elle met entre les divers événemens pour les réunir en un seul corps, dépend du rapport des causes & des effets. La poésie épique a cela de commun avec l’histoire, mais la liaison y doit être plus étroite plus sensible, parce que ses narrations tendent à faire naître des images plus vives & des passions plus véhémentes. La guerre du Peloponnese, le siége d’Athenes, & la mort d’Alcibiade, sont des sujets propres, le premier pour l’histoire, le second pour le poëme épique, le troisieme pour la tragédie.

Si nous considérons, que la seule différence qu’il y a entre l’histoire & la poésie épique consiste dans le degré de liaison qui joint les événemens, il fera très-difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver des