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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/200

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Essais.

Nous restraindrons-nous donc à dire que nous sentons le pouvoir efficace de nos âmes, lorsque, par un acte de volonté, nous donnons l’être à une nouvelle idée, que nous nous fixons à la contempler, & qu’après l’avoir tournée & retournée en tout sens, étant satisfait de l’exactitude de notre examen, nous la quittons pour palier à une autre ? Je pense que les mêmes argumens que nous venons de détailler, détruiront encore cette prétention, en montrant que ce second empire de la volonté ne nous donne pas une notion plus réelle de pouvoir ou d’énergie, que le précédent.

Premièrement, il faut convenir que connoître un pouvoir, ce serait découvrir dans la cause cette circonstance même qui la rend propre à produire son effet : car, ces deux choses

    de recourir à des forces ; enfin, la matière inanimée, qui n’est point susceptible d’un pareil sentiment. En second lieu, ce sentiment, d’une tendance à surmonter l’obstacle qui résiste, n’a aucune liaison connue avec quelque événement que ce soit : nous savons, par expérience, ce qui résulte de ce sentiment ; mais, il est impossible de le savoir à priori. Note de l’Auteur.