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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/201

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Philosophiques.

sont synonymes : ce seroit donc avoir la connoissance tant de la cause & de l’effet, que de leur rapport mutuel. Mais, qui oseroit prétendre être instruit de la nature de l’ame humaine, de son aptitude à produire des idées, & de la nature de ces idées ? Cette production est une vraie création, où de rien se fait quelque chose, ce qui exige une puissance si grande, qu’au premier abord on est tenté de la refuser à tout être fini ; au moins faut-il avouer que notre ame ne sent, ni ne conçoit même rien de pareil. Nous ne sentons que l’événement, je veux dire, l’existence d’une idée à la suite d’un commandement de la volonté ; mais la maniere dont cette opération s’acheve, & le pouvoir qui la réalise, échappent à notre compréhension.

En second lieu, l’empire que l’ame a sur elle-même n’est pas moins limité que l’empire qu’elle a sur le corps ; & ce n’est pas en raisonnant, ni par la contemplation de la nature des causes & des effets, que nous découvrons ces limites. Il en est encore ici comme des autres événemens naturels, &