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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/240

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232 ESSAIS

pêchent que les motifs intérieurs n’agissent uniformément, pendant qu’on suppose les vents, la pluie, les nuages, & les autres variations de l’air gouvernées par des loix fiables, quoiqu’impénétrables à la sagacité humaine ?

Il est donc clair, que sa liaison des motifs avec les actes de la volonté, n’est, ni moins régulière, ni moins uniforme, que celle des autres causes naturelles avec leurs effets. Cette vérité est universellément reconnue, & n’a jamais été contestée, ni par les philosophes, ni par le peuple. Or, comme l’expérience du passé est le fondement de toutes nos inductons pour l’avenir, & que nous concluons que les objets qui ont toujours été joints, le seront toujours ; il paroît superflu de montrer que l’uniformité connue, & prouvée par l’expérience, est la source de toutes les conclusions que nous formons touchant les actions humaines. Cependant, pour mettre notre sujet dans un plus grand jour, arrêtons-nous un moment à ce dernier article. Quand on considere les sociétés, on a de