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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/252

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Essais.

été du même sentiment, par rapport à la nécessité, ils ne l’ont pas moins été au sujet de la liberté ; & cette derniere dispute, aussi bien que la première, n’a été jusqu’ici qu’une dispute de mots. C’est ce que nous pourrons faire voir brièvement. Qu’entend-on par liberté, lorsqu’on nomme les actes de la volonté libres ? On ne veut pas dire assurément qu’ils n’ont aucune liaison avec les motifs, les inclinations, & les circonstances ; qu’ils n’en découlent point avec un certain degré d’uniformité ; & que nous n’avons pas droit d’en conclure leur existence par induction : ce seroit nier des faits trop évidens trop incontestables. On ne peut donc entendre par liberté, que le pouvoir d’agir ou de n’agir pas conformément aux déterminations de la volonté ; c’est-à-dire, que si nous choisissons de demeurer en repos, nous le pouvons : & que si nous choisissons de nous mouvoir, nous le pouvons aussi. Or, personne ne nie que tous les hommes n’aient cette liberté hypothétique, à moins que d’être emprisonnés & enchaînés. Ainsi, point de dispute sur cet article.