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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/261

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Philosophiques.

telle que nous l’avons définie ci-dessus, & telle que tout le monde l’admet, est également essentielle à la doctrine des mœurs, & que les actions où elle manque, n’étant susceptibles d’aucune qualité morale, ne peuvent devenir des sujets de louange, ni de blâme. Car, les actions n’étant les objets de nos sentimens moraux qu’autant qu’elles sont des indications ou des preuves de caractere interne, des passions & des penchans, ne peuvent être louables ou blâmables qu’autant qu’elles émanent de ces principes & quand une force ou violence externe les produit, elles sont exemples de toute imputation.

Je ne prétends pas avoir obvié à toutes les objections qu’on pourroit faire à ma théorie de la nécessité & de la liberté : j’en prévois qui sont fondées sur des lieux communs, auxquels je n’ai pas encore touché. On pourra dire, par exemple, que si les actions volontaires sont sujettes aux mêmes loix de nécessité que les opérations matérielles, il y a une chaîne continue de causes nécessaires, préordonnée &c prédéterminée, qui s’étend de-