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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/301

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Philosophiques.


Seconde Partie.


Dans le raisonnement qui précede, nous avons supposé que le témoignage sur lequel un miracle est fondé, pourroit faire une preuve complette, & que la fausseté de ce témoignage pourroit devenir une espece de prodige. Mais, il est aisé de faire voir que nous avons trop accordé, & qu’il n’y a point d’exemple dans l’histoire qu’un événement miraculeux ait été établi sur une aussi parfaite évidence.

Premiérement, on ne trouve pas, dans toute l’histoire, un seul miracle attesté par un nombre suffisant de témoins d’un bon sens, d’une bonne éducation, & d’un savoir généralement reconnu, pour pouvoir nous rassurer contre toutes les illusions qu’ils auroient pu se faire à eux-mêmes, de témoins d’une intégrité assez incontestable pour les mettre au-dessus de tout soupçon d’imposture, d’une réputation assez accréditée aux yeux de leurs contemporains pour avoir eu beaucoup à perdre en cas qu’on