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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/352

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Essais.

l’on prend le pouvoir & la bonté pour des attributs que tout le monde reconnoît dans leur plus grande étendue. Je conviens que, dans cette suposition, on pourrait peut-être recevoir ces conjectures pour des solutions plausibles de phénomène du mal. Mais, j’insiste ; pourquoi prendre ces attributs pour universellement reconnus ? Pourquoi attribuer à une cause des qualités qui ne se montrent point dans son effet ? Pourquoi mettre son esprit à la gêne, pour justifier le cours de la nature par des hypotheses, peut-être imaginaires, & dont après tout cette même nature ne présente aucun vestige ?

Ainsi l’hypothese de la religion ne peut être regardée que comme une méthode particulière d’expliquer les phénomenes de l’univers visible ; mais un homme qui se pique de raisonner juste, n’osera jamais en inférer un seul fait : il n’osera, par cette méthode, ni rien changer dans les phénomènes, ni y rien ajouter. Si vous pensez qu’ils prouvent des causes à votre façon, à vous permis de conclure l’existence de ces