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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/386

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Essais.

Ainsi, la premiere objection philosophique contre l’évidence des sens, ou contre l’opinion de l’existence extérieure des objets consiste en ce que cette opinion, si l’on s’en tient à l’instinct naturel, est contraire à la raison, & si l’on s’en tient à la raison, est contraire à l’instinct naturel ; en même tems qu’elle n’est fondée sur aucune évidence raisonnable, qui puisse convaincre un homme qui examine les choses impartialement. La seconde objection va plus loin : elle représente cette opinion comme contraire à la raison, du moins en prenant pour un principe raisonnable, que les qualités sensibles ne sont point dans les objet ; mais dans l’ame.

    que contre les athées & les esprits-forts. Mais nous avons une marque évidente que, tous ses argumens sont purement sceptiques, quoique contre son intention : cette marque, c’est qu’ils n’admettent point de réplique, & cependant ne produisent point de conviction. Le seul effet qu’ils produisent, c’est cette surprise momentanée, cette irrésolution, cet embarras, qui sont le résultat du scepticisme. Note de l’Auteur.