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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/389

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Philosophiques.

extraordinaire, c’est que ces opinions absurdes sont fondées sur une chaîne de raisons les plus claires & les plus naturelles, & où il paroît impossible d’accorder les prémisses sans admettre les conséquences. Rien ne peut être plus convainquant, ni plus satisfaisant, que les conclusions qui concernent les propriétés des cercles & des triangles. Cependant, si on les reçoit, comment peut-on nier que l’angle de contact, placé entre le cercle & sa tangente, ne soit infiniment moindre que le moindre des angles rectilignes ; qu’en augmentant le diamètre du cercle à l’infini, cet angle ne devienne encore plus petit & même jusqu’à l’infini ; & enfin, qu’il n’y ait d’autres courbes qui puissent former avec leurs tangentes des angles infiniment moindres que celui qu’un cercle quelconque forme avec la sienne, & ainsi de suite jusqu’à l’infini ? La démonstration de ces principes ne paroît pas être plus sujette à des exceptions, que ne l’est celle de l’égalité des trois angles du triangle à deux droits ; cependant, cette derniere opinion est naturelle & aisée à concevoir, au lieu que la premiere est chargée