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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/448

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Les quatre.

qu’ils nourrissent dans leur propre sein.

Mais tous ces objets sont encore trop bornés pour contenter un être qui se sent une origine céleste. Une famille, des amis, forment un cercle trop étroit pour y resserrer des affections que la Divinité elle-même a gravées dans son cœur. Sa bienveillance universelle s’étend jusques à la postérité la plus reculée. Regardant les loix & la liberté comme les deux sources du bonheur temporel, il est toujours prêt à se dévouer pour elles. Travaux, dangers, rien ne lui coûte ; la mort même a des charmes, lorsqu’il l’endure pour le bien public : elle élève au faîte des grandeurs celui qui se sacrifie pour les intérêts de son pays. Heureux l’homme à qui la fortune propice permet de payer à la vertu le tribut qu’il doit à la nature, de faire un généreux présent de cette vie qui devroit, tôt ou tard, lui être enlevée par une fatale nécessité !

Le vrai sage ! Le vrai patriote ! Grands & pompeux nous ! Vous réunissez toutes les qualités qui sont la gloire de la nature