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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/449

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Philosophes.

humaine, & qui la rapprochent de la nature divine ! En vous se trouvent compris le plus haut degré de bonté, la fermeté la plus héroïque, les sentimens les plus tendres, l’amour le plus sublime de la vertu. Rien n’égale les transports de l’homme pénétré de ses dispositions : il voit, pour ainsi dire, toutes ses passions montées à leur juste ton ; aucun son discordant ne sauroit détruire cette délicieuse harmonie. Si la contemplation des beautés inanimées, de ces beautés qui n’ont point de rapport avec nous, suffit pour nous extasier, quels doivent être les effets de la beauté morale ; de ces charmes dont notre intelligence s’embellit, & que nous savons être le fruit de nos propres réflexions, & de notre propre industrie !

Mais où existe la récompense de la vertu ? Faudra-t-il, sans attendre aucun salaire, lui sacrifier notre fortune & nos jours ? La nature n’a-t-elle point destiné de rémunération à d’aussi importans sacrifices ? Enfans de la terre ! Vous connoissez bien peu le prix de cette immortelle beauté. Si vous étiez tou-