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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/426

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L’AÉROPLANE-FANTÔME

d’Errinac. Le Cacique, c’est ce qu’en Allemagne nous appelons le bourgmestre. Tu lui diras que, passant en vue du bois interdit de Ah-Tun, tu as aperçu des formes humaines sous les arbres. Aussitôt tout le pays sera en l’air. On organisera une battue, et bon gré, mal gré, nous devrons déguerpir par la rivière souterraine, pour n’être pas massacrés par ces farouches gardiens de la tradition.

« Après quoi, tu te procureras un bon cheval, en le payant, car il est inutile de nous créer des difficultés accessoires, et tu nous rejoindras à Progreso. »

Pétunig se pétrit le front d’une main impatiente.

— Pourquoi tout ce mic-mac ? Quelques pouces d’acier dans les côtes des gens de là-haut, nous feraient leurs héritiers, et nous partirions quand il nous plairait, sans avoir besoin d’ameuter ces diables d’indigènes.

Il eut un mouvement brusque.

— Après tout, quand je me creuserai la cervelle ! Ce n’est pas la première fois que je me perds dans les combinaisons de Herr Von Karch. Le principal est que, moi, je ne risque rien. Donc, au pays des rêves ; j’en serai plus ingambe pour obéir demain.

Sans doute, Morphée déversait à cette minute précise ses plus soporifiques pavots sur la terre, car Pétunig fermant les yeux dans les profondeurs du cenote, Von Karch les fermait également dans le temple souterrain, et s’abandonnait au repos, réservé, disent les moralistes, aux âmes pures, en balbutiant ces phrases indistinctes :

— Les Mayas massacreront les Anglais qu’ils trouveront au fond du cenote ; on ne saurait m’accuser de ce meurtre. Alors, je n’ai plus ces gens à craindre, plus de Margarèthe non plus. Au large, Tiral, Liesel, tomberont à la mer accidentellement, cela arrive tous les jours,… et je reste avec les diamants !