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Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/327

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CHAPITRE II

La Course à la bombe


La nuit est venue. Les voyageurs ont soupé ensemble dans l’une de leurs chambres. Après le repas, Dick s’est retiré ostensiblement dans la sienne.

Jean n’avait pas osé l’interroger durant le repas. Demeuré seul, il murmura :

— Que projette-t-il ?

Puis il haussa les épaules d’un mouvement dépité…

— Est-ce que l’on sait ! Par exemple, ce qui est certain, c’est qu’il se mettra en danger… Attaquer les nihilistes !… Je ne les connais que par les journaux, mais cela me donne le frisson.

De son inimitable accent parisien, il poursuivit son dialogue avec lui-même :

— Vois-tu, mon pauvre Jean, le patron est plus malin que toi. S’il te croit utile, il te le dira. S’il ne dit rien, c’est que tu l’embarrasserais… Je sais bien… c’est vexant de songer que M. Dick Fann me considère comme une cinquième roue à un carrosse ; mais tu sais, quand on a accepté un chef, un chef comme lui surtout, il faut lui obéir et d’autant plus que l’on comprend moins.

Puis, faisant mine d’arrêter une protestation prête à jaillir de ses lèvres :

— C’est mon opinion, m’sieu… Et mets-toi bien dans l’esprit que je lui suis aussi dévoué que tu peux l’être toi-même.