niers sont éclairées par des lucarnes grillées donnant sur la cour.
— Je sais cela, ma jolie Souria.
— Oui, sans doute, mais vous ignorez peut-être que, sur la face opposée des bâtiments, qui semblent dépourvus de toute ouverture de ce côté, il existe des « écoutes » et des « judas » permettant de voir et d’écouter les captifs sans qu’ils s’en doutent.
Daalia joignit les mains en simulant la stupéfaction.
— En effet, ce doit être curieux.
— Et utile, donc. Un prisonnier n’avoue pas son crime…
— Je comprends… On surprend son aveu.
— Voilà !
Et les deux jeunes filles se prirent à rire.
Soudain, comme frappée d’une pensée, Daalia s’écria :
— Mais il en est deux qui m’intéressent.
— Ceux que le pangheran, votre père, a fait incarcérer.
— Justement. Les as-tu épiés ?
Souria secoua la tête :
— À quoi bon ? Ils ont avoué le vol.
— Oui, le vol… Seulement, il y a autre chose.
— Quoi donc ?
— L’un a prétendu être le neveu de mon père, mon cousin, ce qui ne me flatte pas du tout, tu comprends ?
— Facilement
— Et je voudrais bien que l’on entende leur rétractation. Car, enfin, s’ils osent soutenir cette fable devant les juges, tu vois le scandale.
Souria étendit gravement la main :
— Je jure sur les esprits noirs (sorte de démons de la nuit) de guetter ces hommes jusqu’à ce qu’ils aient reconnu leur fausseté.
— Merci, ma gentille Souria ; tu es l’amie chère à mon cœur. Je te chercherai encore des pierres précieuses, puisque tu les aimes.
Et, arrêtant les remerciements sur les lèvres de son interlocutrice, Daalia acheva d’une voix un peu tremblante :