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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/78

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Le prisonnier n’était pas un voleur vulgaire. Bien réellement, il était son cousin.

Mais les causeurs continuaient leur conversation à l’intérieur de la cellule.

— Te voilà réputé, Albin, Français de nationalité, doublement Français puisque tu l’es non par hasard, mais par le choix de ton brave Lorrain de père.

— Oui, brave Lorrain, tu peux le dire.

— Et je le dis. Seulement, du coup, tu tombes sous les articles variés du code pénal français, concernant l’extorsion d’une somme monnayée, avec violence, séquestration, usurpation de fonctions, etc. C’est la détention, peut-être la transportation.

Cette fois, Daalia pâlit affreusement.

Celui pour lequel elle se sentait un intérêt croissant avouait toute une série de méfaits dont l’importance lui apparaissait grossie par les mots employés, mots dont son oreille n’avait pas l’habitude.

— Au diable, les bonnes actions ! soupira Albin.

— Les bonnes actions ! répéta tout bas la jeune fille, dont la tête se perdait dans cet incompréhensible imbroglio.

— Don Quichotte sera éternellement victime, fit sentencieusement Morlaix.

Son ami lui tendit la main :

— Et il entraîne son fidèle Sancho Pança dans ses tribulations.

Mais Morlaix eut un sourire :

— Oh ! moi, je m’en fiche. Nous n’avions plus le sou : nous devions nous brûler la cervelle le soir même. On peut toujours revenir sur ce projet.

Daalia chancela.

— Se tuer ?

— Qu’avez-vous, Pangherana ? fit tout bas Souria, remarquant le trouble de sa compagne.

Du geste, la fille du plaideur lui imposa silence.

— Eh parbleu ! reprenait Albin en marchant avec agitation dans sa prison, c’eût été la solution la plus simple !

Puis, brusquement :

— E puis, non, on ne se tue pas quand on a un devoir à remplir. Ce serait a refaire, que je recommencerais. Comment, à travers la cloison d’un cabi-