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Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/396

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LE PRINCE VIRGULE.

— Il devient très simple, en tout cas. Il se résume à forcer l’un des passages sans faire de bruit.

Les auditeurs s’exclamèrent avec stupeur.

— Sans faire de bruit !

— Parfaitement.

— C’est de la féerie…

— Non, de la science.

— Quoi ! vous estimez pareille chose possible ?

— Peut-être.

Laura, Prince, Kozets, considéraient le Turkmène avec une surprise mêlée d’inquiétude. Quelle était cette science à laquelle il faisait allusion ?

Pour lui, il restait calme, paraissant supputer les chances d’une idée qui lui était venue.

Enfin, il releva la tête :

— Monsieur Kozets, dit-il, et vous, monsieur Virgule, vous allez déboulonner les ferrures, qui rattachent les faces du wagon au plancher. Vous laisserez cependant celui-ci sur ses essieux ; car nos ennemis ne doivent être avertis de nos préparatifs par aucun signe.

— Ah ! ce sont des préparatifs…

— De fuite, oui.

Et comme leur étonnement paraissait grandir encore, Dodekhan continua :

— Ce soir, la nuit venue, nous ferons glisser ce plancher sur le lac. Nous aurons ainsi un radeau, pouvant nous transporter en face de la passe nord, où l’on ne craint certainement pas une attaque par eau.

— En effet ! cela facilitera la surprise.

— Attendez tous, les appareils producteurs d’électricité sont fixés sur ce plancher ; nous aurons donc à notre disposition un courant énergique.

— Oh cela… !

— Ne le dédaignez pas, car c’est grâce à lui que nous combattrons nos ennemis sans produire le moindre bruit.

— Vous voulez les foudroyer ?

— Quelque chose d’approchant.

— Mais pour cela, il faudra arriver tout près d’eux.

Le jeune homme eut un sourire et laissa tomber ce mot qui médusa ses auditeurs :