Aller au contenu

Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

canon, face au mur, et « individuellement » ils prirent la ligne de mire devant les petites cibles blanches et noires. Des caporaux, aux chevalets, récitaient aux hommes, un à un, la théorie des corrections de pointage. Une baïonnette plaquait au mur un carton blanc, et le pointeur commandait les déplacements d’une mouche mobile. Un caporal à une fenêtre haussait et baissait une cible que successivement, l’arme approvisionnée de fausses cartouches, visaient les hommes avec le bruit de métier à tisser des mécanismes de répétition. Tout le rang grelottant et glissant sur le verglas regardait l’heure. On avait défendu les gants. Par intervalles, un qui, ayant descendu les deux dernières marches hors des chambres, posait le pied sur la cour, trébuchait vers les baïonnettes.

On commanda rassemblement, à droite alignement, fixe. Et on attendit