Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/62

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involontairement presse le pas, pour en finir. Le terrain plat où le halètement persiste jusqu’à la permission du « pas de route ». Sengle peut tenir son fusil moins selon l’ordonnance, il n’a pas le bras assez long pour atteindre le battant de crosse et serre le milieu de la bretelle. Et il peut s’écarter jusque sur le trottoir des empierrements qui secouent les pieds glacés et les brodequins que presque il croit croyables comme un pneumatique.

Les talus avec les haies rousses et la mousse bleue, où il poursuivait les grillons avec un couteau pour boucher le trou derrière eux, quand il était libre. La rivière où glisse un patineur libre. Par delà les peupliers, une croix ancienne qu’il a cherchée longtemps, comme en rêve, la sachant là avant de la découvrir, où au lieu du Christ sont crucifiés les accessoires de sa passion,