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Page:Joanne, Géographie de la Corse, 1880.djvu/46

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plupart des vins soient ordinaires, il y a cependant quelques crus estimés. « La Corse, dit Victor Rendu, dans son Ampélographie française, pourrait devenir une des plus riches contrées de l’Europe, et disputer le commerce des vins secs et des vins de liqueur à l’Espagne, au Portugal et à l’Italie, si l’industrie de ses habitants répondait aux avantages d’une position privilégiée. Quelques bons crus cependant font honneur à cette île. » Les vins les plus renommés sont ceux de Tallano et de Cap Corse.

Certaines céréales sont cultivées sur une assez vaste échelle. En 1876, il y a eu 32,435 hectares ensemencés de froment, qui ont produit 351,595 hectolitres ; 800 hectares d’orge (18,000 hectolitres) ; 1, 500 hectares de maïs et de millet (18,000 hectolitres). Le méteil, le sarrasin et l’avoine ne sont pas cultivés, et l’on n’a récolté, dans la même année, que 360 hectolitres de seigle. — La pomme de terre a donné un produit de 126, 000 hectolitres, et les légume secs, 55,174 hectolitres. — On a récolté, dans la même année, 292 quintaux de chanvre et 1,574 quintaux de lin.

La culture maraîchère est peu développée ; cependant on pourrait s’y adonner avec succès à la culture des primeurs. Des essais ont déjà donné de bons résultats.

Les arbres fruitiers, tels que figuier, amandier, grenadier, pommier, poirier, pêcher, prunier, cerisier, abricotier, cognassier, croissent abondamment dans les vergers. Le caroubier, le jujubier, le néflier du Japon prospèrent dans les parties chaudes ; l’oranger et le citronnier croissent dans les coins abrités du littoral, notamment aux environs d’Ajaccio ; enfin le cédratier, dont la culture s’étend de plus en plus, surtout vers le Cap Corse et à l’Île-Rousse, devient une source de revenus considérables.

« Le châtaignier, dit M. Charles Raymond, est la principale ressource, la providence de l’île ; on trouve partout cet arbre nourricier, sur les coteaux, sur les montagnes élevées, dans les bas-fonds. Son fruit, séché et moulu, donne une farine douce et agréable, employée à fabriquer la traditionnelle polenta, qui constitue, avec quelques fromages secs, la nourriture de la plupart des montagnards. » En 1876, la production des châtaignes a été de 270,000 hectolitres.

L’olivier prospère en Corse et donne une huile estimée, surtout dans la Balagne. En 1876, la récolte a été de 559,375 kilogrammes.

La culture du tabac est libre dans l’île ; chaque paysan récolte à peu près la quantité qui lui est nécessaire ; mais la qualité du tabac est médiocre, à cause de la préparation rudimentaire qu’on lui fait subir.

Les forêts occupent en Corse une étendue de 209,177 hectares.