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Page:Joliet - Les Pseudonymes du jour, 1884.djvu/23

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Il n’est pas besoin, je suppose, d’établir la distinction entre un Nom d’artiste et un Pseudonyme. Il y a des noms d’artiste tellement connus que c’est le nom réel de l’auteur qui serait un pseudonyme. Gérard, Chevallier, de Noé ou d’Arnoult ne sont-ils pas des noms énigmatiques pour le public, qui connaît J.-J. Grandville, Gavarni, Cham et Bertall ? La jurisprudence elle-même confirme cette opinion.


Je dois répondre d’avance à une double observation qui se présente d’elle-même à l’esprit de ceux qui s’intéressent à ce travail :

Il y a des pseudonymes qui ne figurent pas dans cette galerie.

Les pseudonymes sont souvent dévoilés sans désignation des ouvrages et des journaux où ils ont été signés.

Je réponds à ces deux observations :

Je n’ai pas la prétention et il n’entre pas non plus dans ma pensée de faire un ouvrage complet sur les Pseudonymes. Je crois qu’une vie entière n’y suffirait pas, en considérant qu’il y a environ six cents journaux périodiques à Paris peuplés de pseudonymes, et qu’il s’en fonde tous les jours de nouveaux. D’après le relevé de la Liste générale des membres de la Société des Gens de lettres, publiée en 1865, on en compte plusieurs centaines. Quant à suivre la trace d’un pseudonyme à travers ses incarnations et ses pérégrinations, je déclare simplement cette tentative impraticable. Tel pseudonyme a abrité la personnalité de plusieurs écrivains différents et a traversé