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Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/138

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Vingt-trois caractères ont rapport à l’homme, et désignent des actions matérielles et des relations sociales ou de parenté ; Roi, lettré, général, militaire, ne s’y trouvent pas compris. Mais on y voit la figure d’un homme qui se courbe en avant, laquelle a fourni depuis le caractère qui signifie sujet ou ministre, celle d’un sorcier, et quelques autres signes qui tiennent aux notions les plus vulgaires de la sociabilité.

Les noms des parties du corps qui ont obtenu des signes simples sont au nombre de vingt-sept. Deux seulement désignent des parties internes, le cœur et les vertèbres. Six caractères se rapportent aux habits, et le plus simple de tous représente cette pagne qui semble avoir été partout le premier vêtement des peuples qui sont sortis de l’état de barbarie. Le seul ornement qu’on trouve ici, outre deux sortes de bonnets, consiste en grains enfilés semblables à ceux dont se parent les Sauvages. Du reste, on ne voit rien qui rappelle les ornemens de pierres précieuses, ni les instrumens de musique, ni les monnaies, ni le verre, ni la porcelaine, toutes choses dont l’invention est bien plus récente ; puisque l’histoire en fait connaitre l’époque. Ce qui est plus extraordinaire, c’est qu’on ne trouve le nom d’aucun métal, pas même celui de l’or auquel les Chinois rapportent tous les autres parce que sans doute ils l’ont connu le premier. Si l’absence du signe est un indice suffisant qu’ils n’avaient pas encore l’usage de ce métal, qu’on juge du progrès qu’ils pouvaient avoir fait dans les arts à cette époque !