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Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/144

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inventeurs. Ils ont fait tout ce qu’on pouvait faire dans leur position : circonstance qu’on n’observe pas assez communément pour la passer sous silence. Ils ont combiné deux à deux, ou trois à trois les figures primitives, et ils ont formé, par ce procédé, une innombrable multitude de signes composés qui offrent des symboles ingénieux, des définitions vives et pittoresques, des énigmes d’autant plus intéressantes que le mot n’en a pas été perdu, et qu’on n’est pas réduit, comme à l’égard des hiéroglyphes égyptiens, à le deviner en s’abandonnant aux rêves de son imagination[1].

Pour les êtres naturels, et pour une foule d’autres objets qui purent y être assimilés, on les classa par familles à la suite de l’animal, de l’arbre ou de la plante qui en était comme le type. Le loup, le renard, la belette et les autres carnassiers furent rapportés au chien ; les diverses espèces de chèvres et d’antilopes, au mouton, les daims, les chevreuils, l’animal qui porte le musc, au cerf ; les autres ruminans, au bœuf ; les rongeurs, au rat ; les pachydermes, au cochon ; les solipèdes, au cheval. Le nom de chaque être naturel se trouva ainsi formé de deux parties ; l’une qui se rapportait au genre, l’autre qui déterminait l’espèce par un signe indiquant, ou les particu-

  1. La date de ce Mémoire suffit pour empêcher toute application équivoque de cette observation. On sent bien qu’elle ne saurait porter sur la découverte toute récente de M. Champollion le jeune, relativement au petit nombre des hiéroglyphes qui ont été pris comme signes de sons, et employés avec valeur phonétique.