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Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/312

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Sa grammaire n’est donc pas un ouvrage de lui ; les erreurs qu’il y a introduites y sont tout ce qui lui appartient réellement. Il n’est pas difficile en effet pour des Arméniens de reconnaître que le nouvel auteur n’a fait que reproduire la grammaire écrite en arménien littéral, par Ciamcian, et celle qui a été composée en arménien vulgaire, par Avedikian, (Venise, 1815, un vol. in-8o.) C’est dans cette dernière, d’ailleurs fort savante, mais un peu confuse, qu’il a pris presque tous ses exemples ; c’est là qu’il a puisé un système rejeté avec raison par tous les grammairiens arméniens, et qui consiste à réduire au nombre de six, les dix cas bien distincts qui existent dans notre langue. En adoptant ce système, sans même en avertir, M. Cirbied donnera bien de l’embarras aux personnes qui essaieront de se servir de son livre, quand ils trouveront dans un texte les cas qu’il a jugé à propos de supprimer. N’est-ce pas assez du fastidieux travail de rechercher ce dont on a besoin dans la grammaire la plus confuse, la plus embrouillée, la plus mal rédigée peut-être qu’il fut jamais ; faut-il encore qu’il y manque une multitude de choses nécessaires ? Par exemple, après 182 pages sur la syntaxe des noms et 68 pages sur les verbes qu’il a traités avec une parcimonie remarquable, sans doute parce qu’il est peu familiarisé avec cette partie de la grammaire, on ne trouve pas un mot sur la syntaxe des prépositions et des autres parties du discours. On croirait peut-être que l’auteur en a parlé en traitant des noms ? pas du tout, il n’en fait aucune mention ; il, faut se contenter des notions