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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/15

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LA FIN DE L’EMPIRE DES CARMATHES.

sion du libre exercice du culte sonnite et même celle de dire la khotba au nom du khalife de Bagdad. La restauration du culte musulman attira les marchands des ports du golfe persique, et le marché d’Owāl prit un grand essor. Mais bientôt les partisans des Carmathes manifestèrent une opposition nouvelle. « La personne, dirent-ils, à laquelle vous portez hommage dans la khotba n’a plus d’autorité. On fait la khotba, même en ʽIraq, au nom d’al-Mostancir, le prince d’Égypte ; c’est son nom que vous devez citer dans la prière et non pas celui d’un homme dont la dignité n’est plus reconnue. » Ces paroles fournissent la preuve que cette opposition se produisit en 450, puisque l’inauguration de la souveraineté du prince fatimide et la restauration du khalifat abbāside ont eu lieu dans cette même année. Abou’l-Bahloul écrivit à Lahsa pour prier le gouvernement de lui permettre de continuer à faire la khotba au nom du khalife abbāside, ayant soin de joindre à sa lettre un riche cadeau et de belles promesses. Les chefs de Lahsa lui accordèrent ce qu’il demandait, et Abou’l-Bahloul vit s’accroître, de jour en jour, ses ressources et son influence. Peu de temps après, le gouvernement de Lahsa, ayant besoin d’une forte somme d’argent[1], ordonna à Ibn ʽArham d’en répartir une partie sur les habitants d’Owāl, mais de la manière la moins onéreuse. Ibn ʽArham, étant peu disposé à obéir, eut une entrevue secrète avec Abou’l-Bahloul et les

  1. Le texte présente ici une lacune que je crois devoir combler comme je l’ai fait.