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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/16

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JANVIER-FÉVRIER 1895.

siens, leur communiqua les ordres qu’il avait reçus et se concerta avec eux sur les mesures à prendre. Ensuite il écrivit au gouvernement de Lahsa que les habitants d’Owāl refusaient de payer l’impôt, qu’il n’avait pas les moyens de les y contraindre et qu’il s’était vu obligé de laisser l’ordre sans exécution. En même temps, il conseillait au gouvernement de revenir sur sa résolution. Cette lettre irrita les chefs de Lahsa. Ils envoyèrent un gouverneur pour remplacer Ibn ʽArham, avec ordre de s’emparer de ceux qui s’opposaient aux mesures du gouvernement et de leur faire payer la somme fixée. Cependant Abou’l-Bahloul n’avait pas seulement convoqué les siens, mais il s’était assuré de l’alliance d’Ibn abi’l-ʽOryân, un des seigneurs les plus puissants de l’île, et ensuite de l’aide des principaux fermiers, en leur disant : « Le kharādj doit être payé par les seigneurs (domini soli, ارباب الضياع), non par les cultivateurs (اصحاب الضياع). » On s’accorda à déclarer aux chefs carmathes qu’on refuserait de leur obéir, à moins qu’Ibn ʽArham ne fût rétabli, et qu’on s’opposerait à l’installation du nouveau gouverneur. Celui-ci, après avoir vainement essayé de s’emparer d’Abou’l-Bahloul et d’Ibn abi’l-ʽOryân, se vit obligé de reculer devant les troupes des insurgés qui comptaient 30,000 hommes, et de se réembarquer au plus vite après avoir perdu plusieurs des siens. Les insurgés écrivirent de nouveau aux chefs carmathes pour demander le retour d’Ibn ʽArham. Mais cette fois la réponse fut menaçante, Ibn ʽArham ne reviendrait pas, mais on enverrait