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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/152

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JANVIER-FÉVRIER 1895.

Candidus auratis aperit quum cornibus annum
Taurus, et averso cedens Canis occidit astro.

On n’en saurait douter : le Taureau a été regardé de la sorte comme étant la première des constellations du zodiaque, parce qu’on y plaçait le point de l’équinoxe du printemps. Or le colure marqua ce point dans le signe du Taureau, depuis l’an 4300, jusqu’à l’an 2150 avant l’ère chrétienne. À raison de la précession des équinoxes, ce colure a franchi depuis lors le signe du Bélier : il est arrivé actuellement près de l’extrémité de la constellation des Poissons ; bientôt il passera sur celle du Verseau. Virgile ne revêtait pas de sa riche poésie les données de l’astronomie contemporaine pour lui, il se faisait l’écho d’une croyance. Cette croyance était antique, et elle avait pris son origine à l’époque où le Taureau fut réellement un signe équinoxial, au delà des deux derniers millénaires avant Jésus-Christ. La culture gréco-romaine n’existait pas en ces siècles lointains. Il est juste de restituer à l’Asie antérieure, à l’astronomie chaldéenne qui a inventé le zodiaque, cette détermination du Taureau pour le premier des signes zodiacaux. Voilà une certaine preuve de la connaissance de ce signe initial au troisième et probablement aussi au quatrième millénaire.

Le Lion. — Quand un colure plaçait dans le Taureau le point de l’équinoxe du printemps, l’autre indiquait le solstice d’été en passant par le signe du Lion. Or, pour corroborer la croyance consignée