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NOUVELLES ET MÉLANGES.

TRANSCRIPTION.

تكُنْ كَيْبَ اَُمّاْتَ ڢَرْدًا عَليما اَُنَـا حَجْلِسُ اُلْعْلم ڢَاَحْاُلْ بِـهِ
ڢَنَالَ اُلْعُ لَى وَاُلثًوَابَ اُلْجسِيمَا بَنَـانرِ إمَامُ اَُلْهُـدَا ڢَـارِسُ

TRADUCTION.

Je suis le cénacle de la science. Fais de moi ta demeure et tu deviendras, comme tu l’espères, un savant unique.

C’est Faris, le pontife [qui vous guide dans la voie] de la bonne direction, qui m’a construit. Puisse-t-il acquérir ainsi la grandeur et [des droits dans l’autre vie à] une récompense considérable.

Le mètre متقارب à huit pieds auquel appartient ce distique nous oblige à lire اَُمًلْتَ au lieu de اَُمَلْتَ sans techdid, plus correct.

Il résulte de ce qui précède que la construction de la M’derça (prononciation marocaine vulgaire du mot مَدْرَسَة) Bou ’Inania est due à un personnage qui portait le nom de Faris. Ibn Khaldoun nous apprend qu’il ne saurait s’agir que d’Abou ’Inan Faris, douzième sultan mérinide.

La vie agitée de ce souverain et la prédilection qu’il témoignait aux savants font de lui une des figures intéressantes de la dynastie des Benou Merin. Son histoire mérite donc d’être résumée en quelques traits rapides.

Nous aurons ainsi l’occasion de parler plus amplement de l’édifice dont cette inscription faisait partie.

Au mois de mars 1347, le sultan mérinide Abou-l-Haçan Ali, se proposant d’entreprendre une expédition dans l’Ifriqia (Tunisie actuelle), confiait à son fils Abou ’Inan[1], dont il prisait fort les mœurs pures et l’esprit studieux, la vice-royauté du Maghrib central, avec résidence à Tlemcen.

Au cours de l’année suivante, Abou ’Inan apprenait que

  1. Hist. des Berbères, de Slane, IV, p. 248.