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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/208

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MARS-AVRIL 1895.

1. — Sources chinoises.

La première mention connue de cette histoire se trouve dans le Foĕ-kouĕ-ki d’Abei Rémusat, publié en 1836. Il y est dit[1] que, au beau milieu d’une discussion solennelle du Buddha avec les quatre-vingt-seize sectes hérétiques (wai-tao), en présence du roi, des grands et du peuple de Çrâvastî, une fille hérétique (wai-tao), appelée Tchen-tche-mo-na, accusa le Budda d’avoir « enfreint la loi » à son égard, mais que Indra transformé en rat blanc lit tomber, en rongeant les liens, un paquet de vêtements qui faisait à cette femme un gros ventre, et que la calomniatrice déjouée tomba dans l’enfer, le sol s’entr’ouvrant sous ses pas ; récit confirmé par celui de Hiouen-thsang dont St. Julien publia, dix-sept ans plus tard, la traduction.

Hiouen-thsang a vu, à Çrâvastî, la fosse « sans bornes et sans fond » par laquelle « la fille du brahmane Tchen-tche (Tchançtcha) » tomba dans l’enfer le plus reculé » pour avoir voulu « déshonorer » le Buddha, en l’accusant en pleine assemblée des Bhixus de l’avoir rendue enceinte et en montrant un ventre grossi par une « écuelle de bois » (mo-yu) attachée sous sa robe, mais que Çakra transformé en rat fit tomber en rongeant le lien : ce qui remplit de joie l’assistance. Et, au moment où l’une des personnes

  1. Chapitre xx, p. 174.