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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/216

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MARS-AVRIL 1895.

vidualité. D’ailleurs le 120 n’est pas, comme il arrive quelquefois en pareil cas, un abrégé du 472 ; ils reproduisent tous les deux un thème unique diversement brodé.

Le Jâtaka 472 nous présente l’histoire de l’Hippolyte grec arrangée à l’indienne. Paduma (Mahâ-), fils du roi de Bénarès Brahmadatta, a perdu sa mère dont une autre femme occupe la place. C’est un prince accompli qui a fait ses études à Taxaçilâ. Le roi, partant pour pacifier la frontière de ses États, le laisse à sa première épouse comme exécuteur des ordres de la régente. Celle-ci, se trouvant seule avec Paduma, exprime le désir de goûter avec lui le plaisir coupable (kiliṭṭha-rati). Il repousse trois fois ses ouvertures ; elle menace de lui faire couper la tête ; il refuse encore. Le roi allait revenir ; la reine inquiète résolut de prévenir une dénonciation probable. Elle se priva de nourriture, revêtit des habits sordides, se fit des marques d’ongles sur le corps. Et quand le roi, la trouvant dans ce piteux état, s’enquit de la cause, elle déclara avoir échappé à grand’peine à une tentative de viol de la part du prince. Le roi furieux fait arrêter Paduma malgré ses protestations, malgré les supplications de la foule et même des seize mille femmes du Gynécée. Il est enfermé dans une prison « les pieds en haut ». Mais la divinité de cette Latomie le console, le prend et le confie à un roi des Nâgas qui le conduit dans la demeure de ses sujets. Au bout d’un an, il demande à se retrouver parmi les hommes,