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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/217

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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

il veut se faire ṛṣi dans l’Himavat ; il y est aussitôt transporté. Un habitant de Bénarès, passant par là, le reconnaît et en porte la nouvelle en ville. Le roi vient accompagné de ses ministres et voit son fils qui lui recommande l’observation des dix devoirs d’un roi. En retournant, le roi demande à ses ministres comment il a pu se priver d’un tel fils : « À cause de la reine », répondent les ministres. La reine est mise en prison « les pieds en haut » et le roi règne désormais avec justice. Ce roi était Devadatta et la reine Ciñca-mânavikâ ; la divinité de la montagne était Çâripûtra ; le roi des Nâgas, Ananda. Le prince Paduma était le Bodhisattva.

Dans le Jâtaka 120, le Bodhisattva est le Purohita, non le fils de Brahmadatta. La reine est une femme jalouse qui a fait promettre à son mari de n’avoir de relations sexuelles avec aucune autre femme. Quand il part pour pacifier la frontière, elle veut l’accompagner ; il refuse. Elle demande que, au moins, le roi lui envoie de ses nouvelles par un messager, à chaque yojana qu’il aura fait. Quand le premier de ces messagers arriva : « Viens par ici », lui dit-elle, et elle « agit avec lui contrairement à la bonne loi » (tena saddhim asaddhammam patisevati). Elle reçut ainsi trente-deux messagers à l’aller, trente-deux au retour : avec chacun d’eux elle viola la foi conjugale. Le roi allait rentrer ; le Purohita fit orner la ville pour le recevoir et vint en faire part à la reine qui lui montre son lit. Il refuse d’y monter ; elle lui dit que les soixante-quatre